L’historique du groupe

L’enfance de Pierre et sa vocation

Pierre Fourier naquit à Mirecourt, entre Épinal et Nancy, le 30 novembre 1565. Mirecourt est une petite ville active et industrieuse : commerce de draps, de dentelles, de tannerie et de lutherie.

L’époque où Pierre Fourier vint au monde est une période troublée au plan religieux : en effet un bon nombre de prêtres ne savent plus dire la Messe, confesser ou enseigner la religion. Ce qui provoquera un certain nombre d’abus… Mais le Concile de Trente qui vient de se clôturer en décembre 1565 contribuera à un renouvellement de l’Église. Le lieu où Pierre Fourier va œuvrer est la Lorraine : c’est alors une province indépendante, gouvernée par les Ducs de Lorraine qui sont souvent en lutte avec Louis XIII, le Roi de France, et avec son ministre, le Cardinal Louis Plessis de Richelieu.
La famille de Pierre est adonnée au commerce du drap ; c’est aussi une famille chrétienne. L’éducation donnée par les parents Fourier, suscite en Pierre, l’aîné de cinq enfants, un grand amour de Dieu, une foi profonde qui l’aideront à grandir dans la vertu et le soutiendront dans ses moments difficiles.
Très tôt, Pierre, eut le goût de la prière et il sentit grandir en lui le désir du sacerdoce.

Sa vocation s’affermissant, il entreprend, à treize ans, de solides études à l’Université de Pont à Mousson. Pour cela, il doit quitter ses parents. Il se retrouve alors bien seul dans cette ville surpeuplée d’étudiants hardis et d’humeur tapageuse. C’est pour lui l’occasion de se jeter avec plus d’ardeur entre les bras de Dieu et sous la protection de la Vierge Marie. C’est ce qui l’aidera sûrement à rester fidèle à l’Appel Divin et à faire de rapides progrès dans ses études.

Pierre, jeune religieux à l’abbaye de Thélème

Pour répondre à sa vocation, Pierre et deux de ses amis se tournent vers l’Abbaye de Chaumousey. Les Chanoines de cette abbaye étaient plutôt relâchés, préférant la chasse, la bonne chère et les jeux de cartes au Service Divin ! C’est pourtant là que Dieu l’avait appelé et qu’il commença son noviciat, si l’on peut encore parler de noviciat ! Pierre en profita pourtant pour se former à l’humilité, à la disponibilité et à la régularité dans la prière :
« Quand on a Dieu pour ami, disait-il, on est l’homme le plus riche du monde ».

Mais au prix de combien de rebuffades, d’humiliations… qu’il ne surmonte que grâce à son amour de Dieu : “Toutes les choses qui semblent en apparence être fâcheuses et difficiles, sont légères et bien aisées dans l’amour de Dieu.”
Enfin, le 25 février 1589, il devint prêtre à Trêves. Le 24 juin, après 4 mois dans la retraite, la prière et la pénitence, il célébra sa première messe. Revenu à Chaumousey, son Père Abbé le renvoya à Pont-à-Mousson pour six ans d’études, ayant discerné en lui un sujet d’avenir.

Pierre, jeune curé à Mattaincourt

Ses examens passés, il fut chargé par son supérieur de la paroisse attachée au monastère et de l’économat de l’Abbaye. C’était là une charge de confiance pour tenter d’empêcher les abus ; mais il fut jalousé et subit toutes sortes de vexations. Il en tomba malade. Inquiet, son Abbé ne put que l’éloigner de l’Abbaye, en le nommant curé d’une paroisse appartenant à la Communauté.

C’est ainsi que le 1er juin 1597, on vit arriver à Mattaincourt un jeune prêtre de trente-deux ans, impatient de saluer le petit royaume qui lui était échu en partage et qu’il avait choisi de préférence à deux autres paroisses plus riches. Mattaincourt est alors un gros bourg de laboureurs, de drapiers et de dentellières. On y faisait du commerce avec Genève. Mais on n’y pensait guère à Dieu et à son service ! Pierre s’attela résolument à sa tâche de curé en se fixant un programme sévère. Religieux, il voulait vivre en religieux. Ainsi donc : il ne quittera pas sa paroisse pour une autre, n’aura pas de gouvernante, de mobilier, de bonne cave bien remplie et n’assistera pas aux festins ! Programme bien austère mais qui porta ses fruits !

Sa tâche de curé comportait de multiples obligations sacramentelles certes, mais il était aussi juge civil et chef de justice. Il visite et soulage les pauvres de sa paroisse, les soigne. Il organise également le secours en suscitant la générosité de ses paroissiens. Mais il n’oublie pas non plus la prière et soigne les célébrations liturgiques, fait le catéchisme. Peu à peu, il réussit à transformer sa paroisse.

Curé, il fut bientôt appelé à être fondateur. En effet, s’il avait aussi réussi à monter une école pour les garçons, il n’y avait rien pour les filles ! Pour cela, la Providence mit sur sa route une jeune fille qui, jusque là était de toutes les fêtes dues au rang que ses parents tenaient dans la société. Alix Le Clerc, née le 2 février 1576, aspirait à une plus grande perfection. Elle se décida à aller voir son curé pour lui raconter tout ce qui se passait dans son âme. Après mûre réflexion, Pierre Fourier et Alix eurent l’intuition d’une oeuvre nouvelle !

La première école ouvrit à Poussay, en 1598. Les élèves affluèrent. Ainsi naquit la Congrégation des Chanoinesses de Saint Augustin, de la Congrégation Notre Dame.

Pierre Fourier, réformateur

Un autre chantier attendait Pierre Fourier. En effet, son Évêque lui demanda de réformer la congrégation dont il était issu. Pour cela, il fut décidé de fonder une congrégation nouvelle, en l’Abbaye de Lunéville.

Toutes ces occupations n’empêchaient pas le Curé de Mattaincourt de se préoccuper de l’avancée spirituelle de sa paroisse, confiée à son vicaire, Étienne Richard. Avec l’accord de son Évêque, durant les fêtes, il se rendait donc quelques jours dans sa paroisse pour mettre ordre aux affaires les plus pressantes.

Mais il revenait vite en son abbaye de Lunéville dont il deviendra vite Maître des Novices. D’autres abbayes avaient embrassé la réforme des Chanoines du Saint-Sauveur et Pierre en devint le Supérieur Général.

Cette Lorraine était alors en conflit avec le Royaume de France et souffrait de la faim, de la peste et de tous les maux dus à la guerre. Pierre Fourier était très attaché à son pays et aux Ducs de Lorraine, ce qui lui valut des ennuis avec le Cardinal Richelieu. Il dut se cacher puis se résoudre à prendre le chemin de l’exil.

C’est ainsi qu’à 71 ans, il partit pour la ville de Gray, en Franche-Comté appartenant alors à l’Espagne.

Il y demeura 4 ans: les religieuses réfugiées avec lui ont ouvert une école et Pierre Fourier se fit maître d’école des plus petits, leur apprenant à lire…

La peste se déclare à Gray. Des malades gisent sous les arcades de la maison municipale. Pierre Fourier les soigne. Il se met sous la protection de la vierge Marie et organise une procession sur les remparts de la ville : peu après, l’épidémie est enrayée…

Après une vie bien remplie, il mourut le 9 décembre 1640. Il fut d’abord inhumé à Gray mais sa paroisse lorraine de Mattaincourt le réclamant, son corps fut ramené en 1641. C’est là qu’il repose encore !

1813 à 1904 : l’école des frères

On sait dans quel état la révolution Française laisse l’instruction et l’éducation de la jeunesse. La chute du Directoire ramenant progressivement le retour de l’ordre et de la sécurité, dès 1803, la municipalité grayloise vote des fonds pour le traitement de deux instituteurs et de deux institutrices. Mais, soit par négligence des parents, soit incurie des Maîtres, nombre d’enfants abandonnés à eux-mêmes continuent à errer dans les rues, faisant l’apprentissage de tous les vices.

Touchées par cette situation présente, plusieurs personnes aussi chrétiennes que généreuses songent à y porter remède. L’institut des Frères venait d’être reconnu officiellement comme corps enseignant, par décret impérial du XV pluviose An XI (3 février 1803).

La création récente des écoles des Frères à Ornans et à Besançon en 1806, donne l’espoir à Monsieur Demay, ancien notaire, d’en obtenir pour Gray.

Il faudra cependant attendre jusqu’en 1813 pour voir l’arrivée des trois premiers Frères, à savoir Frères Bruno, Ange et Sylvestre. Ils sont logés dans une maison située près de l’Eglise et donnée à cette fin par Monsieur le Chanoine Farigney, ancien prieur du couvent de Saint-André-du-Désert, aux conditions suivantes :

  • que les trois frères apprendront aux jeunes garçons de Gray à bien servir et prier Dieu, leur souverain et la Patrie
  • qu’ils enseigneront à lire, écrire et l’arithmétique,
  • que cette maison sera sous le patronage du bien heureux Pierre Fourier.

Tout alla pour le mieux jusqu’en 1816. A cette date, la vogue de l’enseignement mutuel, ou méthode de Lancastre, prônée par le gouvernement, créa une réaction contre l’Enseignement des Frères, fidèles au « Mode simultané»  en usage dans leur institut. En dépit des instances du Préfet de la Haute-Saône, Monsieur le Maire de Gray et son Conseil demeurent eux aussi fidèles au contrat du Chanoine Farigney et maintiennent les Frères. Bientôt, l’école à « la Lancastre» , faute d’élèves, dut fermer ses portes, alors que l’école du bienheureux Pierre Fourier comptait 200 élèves.

Nous sommes en 1830. Les fameuses « ordonnances de Juillet » avaient servi les vœux des Sociétés secrètes contre l’Enseignement chrétien. La polémique sur les modes d’enseignement reprend de plus belle en 1833, alors que la Loi Guizot décrète l’organisation de l’enseignement primaire. Malgré l’échec de 1816, le nouveau Conseil Municipal de Gray, vote 5 000 Francs pour la création d’une nouvelle Ecole Mutuelle. Pour arriver à la peupler, ordre est mené aux Frères de ne recevoir que les enfants pauvres et munis par la Mairie, d’un billet d’indigence.

Peu à peu, les enfants de familles aisées, délaissant l’Ecole Mutuelle pour revenir chez les Frères, se virent cités devant le Comité Supérieur de l’arrondissement pour avoir à répondre de leur insubordination. Finalement, ils furent absous par le Préfet et applaudis par la population, qui signa une requête adressée au conseil pour obtenir la liberté d’envoyer leurs enfants à l’école de leur choix.

La prospérité croissante de l’école, obligea en 1848, Monsieur Verneret, Curé de Gray à acquérir la maison voisine de Monsieur Jaeger. Comme ce « digne pasteur»  décéda, ce fut Monsieur l’Abbé Four, son successeur, qui fit construire quatre belles classes, qui lui valurent la reconnaissance de la population et des frères.

L’ère de la laïcité venait de s’ouvrir. De nouvelles élections en 1881, modifièrent complètement l’esprit du Conseil Municipal. Un membre du Conseil prononça : « Tout en rendant justice au dévouement des frères, il faut reconnaître que leur mode d’enseignement dicté par l’esprit de leur institution, ne répond plus aux besoins de l’instruction et de l’éducation des jeunes générations d’un état républicain» . La laïcité de l’école communale fut donc votée.

Après cette décision, bien des réactions surgirent, et enfin le 17 janvier 1883, les classes, Rue des Casernes, furent tolérées et ouvertes. Dès le premier jour, 81 élèves que les parents avaient refusés de confier à d’autres qu’aux frères, se trouvèrent présents.

La Prospérité de l’Ecole Saint Pierre Fourier taquinait ses adversaires. Le Journal « l’Indépendant» , de Gray, ayant discrédité le certificat délivré par la commission libre, le Frère Directeur Romon Euloge, proposa en guise de réponse, un concours public entre les écoles, présidé par un Jury mixte. Les diffamateurs jugèrent préférable de garder un prudent silence ! !

Cependant, les années passent et en 1901, la loi sur les associations interdit le droit d’enseigner aux congrégations non autorisées, elles doivent alors se disperser. La loi de 1904, aggrave encore cette mesure draconienne en retirant purement et simplement ce droit à toutes les congrégations enseignantes. Les élèves apprirent donc un matin de juillet 1904 que l’école fermait ses portes et que les frères étaient chassés, ils partiraient donc en exil au Canada.

1904 à 1945 : l’école St Pierre Fourier ébranlée par les 2 guerres mondiales

Pendant l’été 1904, Monsieur le Chanoine LOUVOT et le Comité des Écoles Libres s’occupent de trouver des Personnels. Monsieur François LOUVOT, ancien Directeur de l’école publique est sollicité pour prendre la Direction et faire la déclaration à l’Académie ; le 15 octobre 1904, l’école ouvre donc ses portes.

Avant la déclaration de la grande guerre, l’école continue à prospérer avec 140 élèves, autant d’externes que d’internes. Mais en août 1914, les maîtres sont mobilisés. Monsieur GOUILLET, qui n’avait pas été appelé en raison de son âge, secondé par Monsieur CHAMPY, prit la Direction de l’école. Nous savons aujourd’hui que 80 anciens élèves de St Pierre Fourier furent tués au cours de cette guerre terrible.

Le 11 novembre 1918, alors que l’école maintient son effectif à une centaine d’élèves, c’est enfin l’Armistice qui met fin aux hostilités :

En cette année 2008, Sœur Hélène MATHIEU, bientôt centenaire, nous a fait part de son témoignage, 90 ans après ce jour extraordinaire :

Elle était alors à l’école Jeanne d’Arc : – « En classe, les élèves qui travaillaient le mieux étaient assis sur les bancs du fond et les moins bons devant (plus suivis sans doute). Il y avait encore, hélas, les classes payantes et les non-payantes. Les maîtresses étaient toutes recrutées chez les Sœurs de la Charité de BESANÇON. J’aimais beaucoup Mademoiselle CHAPUIT. Il y avait Mademoiselle BELOT, une belle blonde, je me rappelle ! (…)

Vers 11 heures du matin, Mademoiselle GRANJEAN surgit dans notre petite classe d’école primaire, digne emmitouflée d’un gros châle gris foncé :

” Mes enfants, je viens vous annoncer une grande nouvelle, l’armistice est signé, il n’y a plus de combats ! Il y aura donc congé cet après-midi. “. Au dehors, pour la première fois, les carillons sonnent à toute volée ! Quelle joie ! ».

En 1926, le Comité des anciens élèves lance l’idée de cours professionnels. Au 1er janvier 1928, les cours fonctionnent normalement. En 1932, auront lieu les premiers versements de la taxe d’apprentissage. En 1932, les anciens de St Pierre Fourier célèbrent le cinquantenaire de l’école St Pierre Fourier…

On aperçoit Louis GUILLAUME, au premier rang le 7ème en partant de la droite, ancien élève durant les années 1910, le père de Colette MAIRE qui a été élève de 1932 à 1943 et le grand-père de Brigitte AUGIER, elle-même ancienne élève de St Pierre Fourier, qui tient actuellement le magasin de vêtements de la place Charles de Gaulle (voir photo ci dessus).

En 1936, l’effectif de l’école est toujours faible, 75 élèves seulement.

A la déclaration de la guerre, de nombreux prêtres sont mobilisés. A Gray, l’autorité militaire cherche des locaux pour hôpitaux, infirmerie et bureaux. Si l’école Saint Pierre Fourier ne rouvre pas ses classes, à la rentrée d’octobre, elle sera définitivement réquisitionnée et la triste expérience de 1914 se renouvellera. Pour éviter cette catastrophe, on cherche des solutions, voire nommer du Personnel féminin ! On confie donc cette affaire angoissante à Notre Dame de Gray et Saint Pierre Fourier !

A cette époque, Monsieur Fimbel, Directeur de l’école Ménans à Gy cède ses locaux aux militaires et installe ses élèves dans les locaux de Saint Pierre Fourier à Gray, c’est ici, dira-t-on que « la Divine Providence s’est montrée formidable !» Malgré la guerre ou à cause de la guerre, les écoles Saint Pierre Fourier et Ménans fusionnaient.

Il faudra attendre la fin de la guerre pour que l’école Ménans retrouve ses locaux à Gy.

1946-1972, les années glorieuses

De 1946 à 1954, un important effort a été développé pour augmenter les capacités d’accueil. En 1956, la section commerciale se développe, elle prend « un départ décisif» affirme-t-on ! L’Abbé Simonet part à Paris pour un perfectionnement en sciences commerciales et à son retour, prendre la responsabilité de la formation commerciale des 29 premiers élèves.

A cette époque, 261 élèves fréquentaient cette petite école privée du centre ville de Gray, 158 au primaire, 74 en cours complémentaire donc 29 en cours commerciaux.

1959 sera un tournant important pour l’enseignement catholique, puisque la loi Debré devrait apporter une solution globale aux rapports de l’Etat et des établissements privés. Cette loi, toujours d’actualité, précise que l’Etat proclame et respecte la liberté d’enseignement.

La loi Debré respecte la liberté d’enseignement et en garantit l’exercice aux établissements privés. Ils sont alors soumis au contrôle de l’état en ce qui concerne les titres des maîtres nécessaires pour enseigner d’une part et l’obligation d’appliquer les programmes, d’autre part. L’établissement privé sous contrat organise librement toutes les activités extérieures au secteur sous contrat. Cette liberté a donné à l’Enseignement privé une grande marge d’autonomie mais a aussi créé un vide juridique quant à la représentativité aux différentes instances démocratiques de l’établissement.

Comme les années précédentes, le nombre des élèves ne cesse d’augmenter, et l’exiguïté des locaux devient « un drame» . 438 élèves sont maintenant présents à l’école. C’est alors que le Directeur achète un terrain à Gray-la-Ville (village voisin de Gray) de 2 ha 87 a 20 ca et entreprit la construction d’une nouvelle école. En 1965, c’est la pose de la première pierre.

Ensuite, c’est une phase nouvelle pour l’école, celle du rapprochement avec l’école Sainte Jeanne d’Arc.
En 1966, l’école Saint Pierre Fourier et Sainte Jeanne d’Arc s’interrogent, très sérieusement sur l’opportunité de regrouper leurs élèves. A cette époque, St Pierre Fourier n’accueillait encore que des garçons et Ste Jeanne d’Arc, que des filles. Cette réflexion visant à introduire la mixité dans les écoles catholiques de Gray semblait normale, ce qui dix ans plus tôt aurait été impossible puisque les locaux ne s’y prêtaient pas encore et que la Direction de l’Enseignement Catholique était contre cette idée.

En ce qui concerne les locaux, le problème était mineur. La Société Civile Immobilière chargée de la gestion des locaux des écoles, a sollicité du Bureau de Bienfaisance de Gray, dont les propriétés touchent aux bâtiments Jeanne d’Arc, la location d’un ensemble d’immeubles qui seront modifiés et pourvus de constructions nouvelles. Un bail est donc consenti pour 50 ans à compter du 21 septembre 1966. Cette question étant réglée, il restait un plus grave problème, celui de la mixité, présente comme un problème moral, psychologique et intellectuel.

Après bien des consultations, un premier pas vers la mixité était franchi cette année là : 1966 voit donc la fusion de l’école St Pierre Fourier et de l’école St Jeanne d’Arc pour créer, sur ce site, un CEG mixte, le Collège St Pierre Fourier – Ste Jeanne d’Arc.

Au village voisin, la nouvelle école, appelée aussi le Grand St Pierre prend de l’ampleur, les effectifs augmentent grâce aux différentes filières commerciales et les classes viennent prendre la place de l’internat. Il faut donc en construire un nouveau !

En 1967, l’effectif des élèves progressait toujours, pour atteindre le chiffre de 915 élèves, avec 334 au technique dont 224 internes. Les nouvelles constructions n’empêchaient en rien l’amélioration des vieux bâtiments, c’est par exemple le 11 mars 1968 que fonctionnera pour la première fois le chauffage central !

En mai 1968, la structure pédagogique actuelle du technique se dessine avec la signature d’un contrat d’association pour ses classes. La même année, en août, la première pierre du bâtiment administratif-l’internat est posée.

20 ans après son arrivée à Gray, l’Abbé Vogèle analyse l’évolution de son école : 60 élèves en 1939, 150 en 1951, 651 ensuite pour Saint Pierre Fourier et cette fois un milieu par la fusion avec Sainte Jeanne d’Arc. L’évolution est grandiose, elle est visible par les constructions, mais la dimension est obsédante par les risques pris et par les problèmes pressants, passage de l’école familiale à taille humaine à l’usine au fonctionnement administratif.

À cette époque, les avis étaient partagés sur la grande entreprise de l’Abbé Vogèle. La situation se résumait assez facilement et tout le monde s’accordait sur la formule suivante : « le temps lui donnera raison ou tort d’avoir entrepris pareille construction ».

1970 et 1972 furent les deux seules années où l’effectif des écoles Saint Pierre Fourier et Sainte Jeanne d’Arc dépassera les 1000 élèves.